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matin racontèrent dans leur soirée théâtrale que, parmi les élégantes qui assistaient à la représentation de la veille à l’Opéra, on avait remarqué la belle princesse Olsdorf accompagnée de son peintre ordinaire, Paul Meyrin.

Mais ces articles, entre les lignes desquels il était si facile de lire, ne troublèrent pas un instant la noble étrangère ; et, décidée à ne faire aucune concession à l’opinion publique, toute à sa passion, elle commença avec celui qu’elle aimait cette existence à deux qu’elle avait rêvée.

Pendant ce temps-là, toujours plein de confiance, le prince Olsdorf, qui était retourné à Pampeln, chassait le loup et le sanglier et s’arrêtait parfois à Elva, chez son fermier Soublaïeff, le père de la jolie Véra.


VI

PARIS ET SAINT-PÉTERSBOURG


Le premier soin de la princesse fut de quitter l’hôtel de Bade, où elle craignait de n’être pas suffisamment libre de vivre à sa guise. Elle avait trouvé dans la rue Laffitte, à quelques pas du boulevard, un appartement meublé très confortable, dans lequel elle s’installa après s’être procuré les domestiques nécessaires : une cuisinière, une femme de chambre et un maître d’hôtel.

Puis elle traita avec un grand loueur des Champs-Élysées pour avoir au mois un coupé bien tenu, bien attelé, avec un valet de pied, et tout cela fait, elle dit à Paul, un matin :

— Maintenant, mon ami, que ma vie est organisée comme je le voulais, il faut me présenter à ta famille.