Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/112

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oncle et à ses affaires, il le passera près de moi.

— Si Richard apprend votre retour, vous rencontre et se présente un beau matin chez vous ?

— Rien de tout cela n’est probable, car mon intention est de me cloîtrer jusqu’au moment de mon mariage, puis, aussitôt que je m’appellerai madame du Longpré, de quitter Paris.

— Croyez-vous que cette existence de recluse plaira beaucoup à madame Berthier ?

— Vous savez bien que ma mère fera ce que je voudrai. Du reste, voici la belle saison qui approche ; je lui persuaderai aisément d’aller la passer dans les Pyrénées ou au bord de la mer. De cette façon, je n’aurai à craindre ni ses sorties, ni ses indiscrétions involontaires.

— Tout cela me paraît admirablement combiné, et, comme je ne connais pas M. du Longpré, je suis enchanté, somme toute, de la bonne fortune que vous promet son amour, amour qui vous rendra tous deux parfaitement heureux, je l’espère ; mais vous comprenez que, moi, je ne puis vous être utile en quoi que ce soit dans cette aventure. Voyons, mon enfant, est-ce que mon honneur me permet de vous aider à tromper un honnête homme ? Comment pourrais-je lui répondre, si, me rencontrant chez vous, il me questionnait ?