Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/118

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rue de l’Est. Sa première entrevue avec Gabrielle tint du délire.

— Te voilà donc enfin bien à moi, mon adorée ! lui dit-il en la pressant contre son cœur, loin de ces regards curieux qui nous poursuivaient à bord. Nous voilà donc enfin tous deux libres d’organiser notre vie jusqu’au moment où tu porteras mon nom, mais où je ne t’aimerai pas davantage.

Gabrielle répondait à Paul par des torrents de baisers et des larmes de joie.

Cette première exaltation passée, les deux amants arrêtèrent leur mode d’existence.

Mademoiselle Berthier voulut d’abord que M. du Longpré lui parlât de la réception qui lui avait été faite, qu’il n’omit aucun détail ; et lorsqu’il lui eut tout dit, sauf le rêve de son oncle à propos d’une union possible dans l’avenir entre sa fille et son neveu, l’adroite fille d’Ève s’exprima à l’égard de M. Armand du Longpré et de Blanche avec un tel respect pour le vieillard et une si touchante affection pour l’enfant, que Paul, qui avait craint un instant la jalousie de Gabrielle, fut ravi de ses sentiments de tendresse pour les siens. Il l’en remercia chaleureusement.

— Mais n’est-ce pas tout naturel, murmura-t-elle