Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/13

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— Elles arriveront toujours assez tôt !

Mais Me Duchemin en fut pour cette exclamation peu galante, car, apercevant au même instant son valet de chambre qui accourait, il eut le pressentiment que son ami ne s’était pas trompé.

Le serviteur venait, en effet, prévenir son maître que deux dames désiraient lui parler.

— Allons, ce sont elles, il n’y a plus à en douter ! soupira l’infortuné notaire.

— C’est bien ! ajouta-t-il en s’adressant à son domestique, faites entrer ces personnes dans le salon, et priez-les de m’attendre.

— Que ce ne soit pas moi qui vous gêne ! observa Paul ; je reviendrai vous voir dans la journée.

— Non pas, mon ami, non pas ! J’aime tout autant en finir avec vous d’abord.

Et, prenant le bras du jeune homme, Me Duchemin le conduisit jusqu’à un banc de rotin qui était adossé contre le mur de la maison, à l’ombre.

Ils y prirent place tous deux.

S’ils avaient levé les yeux, ils auraient vu au-dessus de leurs têtes les deux étrangères.

Introduites dans le salon du notaire et invitées à l’attendre, madame Berthier et sa fille avaient été attirées tout naturellement à la fenêtre par le