Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/151

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dant à son hôte après lui avoir offert un fauteuil, de donner un ordre ; je désire que personne ne vienne nous déranger.

— Je vous en prie, répondit le créole en saluant.

M. de Martry passa dans son antichambre, où Tobie stationnait avec la fidélité d’un homme de veille au bossoir, et là, après avoir griffonné rapidement quelques mots sur une de ses cartes, il ordonna à l’ancien matelot de prendre une voiture et de porter tout de suite ce billet chez mademoiselle Berthier :

« J’étais tout à l’heure rue des Martyrs lorsque M. du Longpré s’y est présenté, avait écrit le commandant. Je l’ai empêché de se rencontrer avec Richard, qui ne se doute de rien. Pourquoi cette démarche de votre ami, dont les traits sont bouleversés ? Que s’est-il donc passé entre vous ? Il est en ce moment chez moi. J’irai vous voir dès qu’il sera parti. Ne bougez pas de chez vous. »

— En rentrant dans son salon, M. de Martry, comprenant qu’il fallait brusquer les choses, dit immédiatement au créole :

— Monsieur, je pense que lorsque deux galants hommes se trouvent dans la situation délicate qui