Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/165

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dait bien, la jeune femme ne céda sur aucun point ; elle refusa tout en disant :

— Que M. du Longpré place ou ne place pas telle ou telle somme en mon nom, peu m’importe ! ni mon enfant ni moi n’y toucherons jamais.

Le commandant n’en fut pas moins exact le jour suivant au rendez-vous qu’il avait donné à son nouvel ami. À dix heures, ils se rendirent ensemble chez Me Dumarest.

Me Dumarest était un de ces notaires distingués, galants hommes, érudits comme le sont la plupart de ces officiers ministériels, à Paris surtout. Il gérait, en la défendant de son mieux, la petite fortune que M. Berthier avait laissée à sa fille, avec une partie en usufruit pour mademoiselle Morin. Il avait eu par conséquent de fréquents rapports avec M. de Martry et connaissait bien ses deux clients.

Il ne fut donc en rien surpris du récit que lui fit M. du Longpré, après que le commandant le lui eut présenté, et il se mit aussitôt à ses ordres pour la rédaction de l’acte qu’il désirait faire.

M. du Longpré ayant apporté avec lui deux cent cinquante mille francs, le tout fut terminé en quelques instants. Me Dumarest devait placer cette