Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/171

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seraient absentes pendant un mois à peu près.

Quels pouvaient être les motifs et le but de cette disparition subite ? M. de Martry n’y comprit rien tout d’abord ; mais, après quelques instants, de réflexion, il se dit qu’il devait y avoir là quelqu’une de ces combinaisons mauvaises que le cerveau de mademoiselle Berthier enfantait si facilement.

Sachant que M. du Longpré voulait reconnaître son enfant, ne s’était-elle pas enfuie tout simplement pour lui cacher le lieu et le jour de la naissance de cet enfant ? C’était mettre le créole dans l’impossibilité de le reconnaître, et c’était se venger de son abandon, ainsi qu’elle l’avait si bien promis, en ajoutant aux douleurs de l’amant les angoisses du père.

Certain qu’il ne se trompait pas, le commandant se rendit rue de Flandre.

À la nouvelle du départ de mademoiselle Berthier et à l’appréciation que lui soumit M. de Martry de ce départ, M. du Longpré resta atterré.

— C’est décidément une méchante créature, dit le jeune homme à l’officier de marine. Que Dieu la protège ! Cependant, il faudra bien qu’elle revienne à Paris ! Soyez assez bon pour guetter son