Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/170

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Au mois de septembre, tout le monde rentra à Paris, et Gabrielle, qui approchait du terme de sa grossesse, reprit son existence retirée, ne recevant que le commandant et ne parlant avec lui que de Richard, mais jamais de M. du Longpré.

Ce dernier, au contraire, s’informait de mademoiselle Berthier chaque fois qu’il voyait M. de Martry, non pas qu’il parût aimer encore Gabrielle ; mais dominé par un sentiment tout autre : celui du devoir, il guettait le moment de ses couches, afin d’agir selon ses intentions à l’égard de l’enfant dont elle serait mère.

Quelques semaines s’écoulèrent ainsi, et l’on était arrivé au milieu du mois de novembre, lorsque M. de Martry, en se présentant un jour rue de l’Est, apprit avec stupéfaction que mademoiselle Berthier était partie le matin même avec sa mère.

Où ces dames étaient-elles allées ? Personne ne put le renseigner, ni le concierge de la maison, ni la domestique qui était restée pour garder l’appartement. Vers huit heures, une voiture sans numéro était venue les prendre, et elles étaient parties, presque sans bagages, sans donner aucune adresse au cocher, après avoir dit seulement qu’elles feraient prendre leurs lettres et