Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/18

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qu’une jeune fille, qui pouvait, d’un jour à l’autre, être seule et sans protecteur.

C’était pour régler quelques dernières questions d’intérêt et l’avertir qu’il quitterait la colonie au premier jour, que Paul du Longpré avait apparu si brusquement au brave homme, peu d’instants avant que son domestique lui annonçât la visite des dames Berthier.

— Ainsi, mon ami, dit Me Duchemin au jeune créole, après lui avoir expliqué comment il avait réalisé la moitié de sa fortune en traite sur la Banque de France, vous êtes prêt ?

— Absolument, mon cher maître, répondit Paul, j’arrêterai demain mon passage sur l’Espérance, superbe clipper dont le capitaine, un officier nantais, m’affirme que nous ne mettrons pas plus de soixante-dix à quatre-vingts jours pour nous rendre en France. C’est aujourd’hui mardi, il compte prendre le large jeudi soir.

Quelques secondes après, Me Duchemin rejoignait les deux étrangères, et madame Berthier le recevait avec son plus charmant sourire.

Tout préoccupé qu’il fût, l’officier ministériel ne put s’empêcher, en saluant les parentes déshéritées de M. Morin, de remarquer la beauté de Gabrielle.