Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/17

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colonie, et la gravité naturelle de son caractère s’était encore accrue de la retraite dans laquelle son cœur, aussi bien que les convenances, lui avait ordonné de vivre.

Toute sa famille ne se composait plus que d’un oncle, M. Armand du Longpré, frère aîné de son père et établi depuis près de quarante ans à Paris, où, comme le père de Paul, à Bourbon, il avait fait une fortune considérable.

Lorsque M. Armand du Longpré apprit la mort de son frère et l’isolement dans lequel allait vivre son neveu, il proposa à celui-ci de venir demeurer en France, près de lui ; et comme il était en correspondance, de longue date, avec Me Duchemin, et qu’il savait que son frère avait eu en celui-ci la plus légitime confiance, il le pria de faire tous ses efforts pour décider le jeune homme à quitter l’île. Le notaire, si pénible qu’il lui fût de se séparer de Paul, qu’il avait vu grandir et qu’il aimait beaucoup, s’acquitta consciencieusement de sa mission, mais il n’eut aucune peine à obtenir du neveu de M. Armand du Longpré ce que ce dernier désirait. Il lui suffit de rappeler à son jeune ami que le vieillard qui le demandait était le seul parent qui lui restât, et que ce vieillard n’avait d’autre enfant