Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/188

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— Tu as reçu une lettre d’elle ? reprit le commandant.

— C’est vrai, fit l’artiste, dont le pinceau tremblait dans sa main.

— Que te dit-elle ?

— Qu’elle est de retour.

— Pas davantage ?

— Non, rien autre chose.

— Tu ne sais pas alors qu’elle est à Paris depuis huit mois ?

Richard ne tint pas contre cette nouvelle, et fit brusquement volte-face en répétant :

— Depuis huit mois !

— Oui, depuis plus de huit mois, redit le capitaine de vaisseau. Voyons, mon ami, n’aie pas de secrets pour moi. Tu penses bien que si je t’interroge ainsi, ce n’est pas tout simplement par curiosité. Gabrielle doit venir te voir ?

— Elle me l’a écrit, en effet.

— Tu la recevras ? Tu lui pardonneras ?

— J’ignore si je lui pardonnerai, mais je ne lui fermerai certainement pas ma porte.

— Mon pauvre Richard, tu es perdu !

— Pourquoi ?

— Parce que tu es convaincu que mademoiselle Berthier revient à toi, ramenée par le re-