Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/189

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mords et un retour d’affection. Vous êtes tous les mêmes, faibles ou fats !

— Sais-je d’abord si Gabrielle a commis quelque faute dont elle ait à se repentir, et ensuite, ne l’ai-je pas assez aimée, n’ai-je pas assez complètement tout sacrifié à cet amour pour que son cœur me revienne après m’avoir oublié un instant ? Est-ce que je l’ai oubliée, moi ? Est-ce que, malgré ma volonté, pour ainsi dire, son souvenir ne remplit pas toujours cet atelier ? Est-ce que, malgré mes colères et mes désespoirs, je n’ai pas conservé ce portrait…

— Que tu devais lui envoyer inachevé pour lui prouver ton mépris.

— Je mentais en m’exprimant ainsi. Ah ! vous en parlez à votre aise, d’oublier deux années de bonheur et douze mois de torture ! Est-ce haine ou amour ? Je l’ignore ! La tuerai-je à son premier mot ou tomberai-je à ses genoux ? Je n’en sais rien ! La vérité est que je ne veux pas la condamner sans l’entendre ! Voilà pourquoi je l’attends !

Dans son exaltation, Richard s’était levé et arpentait à grands pas son atelier.

— Allons, pauvre fou ! calme-toi, lui dit le commandant, mais retiens bien mes paroles d’aujour-