Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/196

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homme qui me promettait de faire de moi sa femme.

— Le nom de ce misérable qui n’a pas tenu son serment ?

— Eh ! que vous fait son nom ? Au moment où il allait me donner ce nom, il a appris que j’avais été votre maîtresse et s’est cru dégagé de sa promesse ; mais, en échange de ce que j’avais le droit d’attendre de lui, il m’a offert de l’argent, il m’a demandé de lui vendre ma fille. Son argent, je l’ai refusé ; son enfant, il ne le connaîtra pas. Ma fille est à moi, à moi seule. Je l’emmènerai si loin qu’il ne la verra jamais !

— Vous voulez partir encore ?

— Oui ! et c’est parce que je veux m’éloigner pour ne plus revenir à Paris, pour cacher à tous le pays où je me réfugierai, que j’ai voulu vous voir avant mon départ.

— Pourquoi fuir ? pourquoi vous cacher ? s’écria Richard, dont la colère faisait déjà place à l’épouvante que lui causait cette nouvelle séparation.

— Parce que la loi est ainsi faite, répondit mademoiselle Berthier avec des larmes dans la voix, que cet homme qui m’abandonne, après m’avoir promis son nom, peut me voler mon enfant en allant déclarer qu’il est à lui et qu’il le reconnaît.