Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/201

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la situation et comprit que Richard n’était pas un lutteur digne de ces adversaires à l’attitude menaçante.

— Que voulez-vous encore ? demanda-t-elle à M. de Martry ; M. Berney ne veut ni vous recevoir ni vous entendre !

Elle avait saisi le peintre entre ses bras, et, l’asservissant par son contact, l’enivrant de ses regards, elle lui disait ;

— Laisse moi seule avec ces messieurs, je le veux !

Plus rapide qu’une tigresse enlevant sa proie palpitante, elle avait entraîné le malheureux jusque sur le seuil de son appartement et en avait fermé la porte sur lui.

Puis, les bras croisés sur sa poitrine, la tête haute, les yeux pleins d’éclairs, son sourire ironique aux lèvres, elle s’était avancée lentement vers les nouveaux venus en répétant :

— Que voulez-vous ?

— Nous arrivons trop tard, dit M. de Martry à son compagnon, il vient de se traiter ici quelque marché infâme.

— Oh ! ce n’est pas possible, gémit M. du Longpré en s’adressant à mademoiselle Berthier. Voyons, Gabrielle, répondez-moi. Qu’êtes-vous venue faire dans cette maison ?