Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/202

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— Je suis venue chercher un nom pour ma fille, monsieur, puisque son père m’a jugée indigne de lui, répondit cyniquement la courtisane. M. de Martry vous l’a dit ; il est trop tard ! Dans une heure, mon enfant s’appellera mademoiselle Berney.

— Malheureuse ! s’écria M. du Longpré, en s’élançant le bras levé vers la jeune femme.

Le commandant arrêta le créole au passage.

— Venez, mon ami, lui dit-il, il ne reste rien à faire ici pour les honnêtes gens ; il ne s’y trouve plus qu’une misérable et un fou !

Puis il prit Paul par le bras et le força de sortir de l’atelier sans ajouter un seul mot.

— Ah ! je suis donc vengée ! fit Gabrielle avec un geste d’incommensurable orgueil.

Et d’un bond, rejoignant le peintre dans son appartement, elle se jeta à son cou, en lui murmurant, ses lèvres sur ses lèvres :

— Richard, que je t’aime !