Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/213

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couches à M. du Longpré, et que c’était dans l’étude de Me Daubray qu’elle avait trouvé toute facilité pour faire reconnaître sa fille par Richard Berney, puis toute complaisance, non seulement pour que cet acte ne fût pas signalé en marge du registre de l’état civil où l’enfant était inscrit, ce qui était légal, mais encore pour qu’il ne fût pas enregistré, ce qui était une irrégularité grave.

Lorsqu’elle avait imposé cette première concession à M. Daubray, l’intelligente et dangereuse créature ne doutait pas de ce qu’elle obtiendrait plus tard : la remise de l’acte de reconnaissance de sa fille par Richard. Or, pour que cet acte fût une arme sérieuse entre ses mains, à elle, il fallait qu’il n’en restât de traces ni dans l’étude du notaire, ni sur les registres de l’état civil, ni sur ceux de l’enregistrement.

Éperdument épris, l’officier ministériel, déjà compromis et ruiné, ne résista pas longtemps, et, un beau matin, au prix d’une quinzaine de jours passés auprès de M. Daubray, mademoiselle Berthier rentra à Paris, maîtresse absolue de l’avenir. Selon sa volonté, son enfant était ou n’était pas la fille de Richard Berney.

Malheureusement pour Gabrielle, si la justice ne s’inquiète parfois que dans une certaine mesure