Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/237

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— Vous avez vu cette enfant qui vient de sortir ? demanda Paul.

— Oui, répondit le notaire ; une adorable fillette.

— Eh bien, c’est la fille de mademoiselle Berthier, la mienne !

L’officier ministériel ne put retenir un mouvement de stupéfaction, et ce sentiment devint une profonde tristesse, lorsqu’il eut appris par M. du Longpré ce qui s’était passé depuis trois ans entre lui et l’enfant, puis le retour de Gabrielle et la résolution de celle-ci de reprendre sa fille auprès d’elle.

— Comprenez-vous mon désespoir, cher monsieur Dumarest ? poursuivit le malheureux père. Ne plus voir Jeanne et tout craindre du milieu funeste où sa mère va la faire vivre ! Voyons, n’y a-t-il rien à faire ? Ne puis-je empêcher l’épouvantable prostitution de cette âme vierge ? Conseillez-moi.

—Je ne puis vous donner aucun conseil, répondit le notaire, véritablement peiné. La loi ne nous fournit nulle action contre mademoiselle Berthier. Tous les droits sont de son côté.

— Mais si je conservais Jeanne, si je la cachais, si je refusais de la rendre ?