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Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/262

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Dormeuil, elle fit prévenir son cousin qu’elle avait à lui parler, et le rejoignit dans son cabinet de travail.

C’était la première fois que, depuis bien des mois, Paul et Blanche se trouvaient seuls.

— Mon ami, lui dit la jeune fille, en lui tendant amicalement la main, voulez-vous que nous causions un peu ?

— Je suis à vos ordres, ma chère enfant, répondit le créole, plus ému qu’il ne voulait le paraître, car il ne pouvait s’expliquer la cause de cet entretien provoqué par sa cousine.

— Vous souffrez, Paul ? poursuivit-elle.

— Moi, Blanche, qui peut…

— Oh ! ne le niez pas ; vous ne savez ni mentir ni dissimuler. D’un seul mot je vais vous mettre à l’aise avec moi, qui suis votre amie, votre sœur. Il y a trois ans que je vous ai suivi avenue d’Eylau, que je connais la charmante enfant que vous avez deux fois raison d’aimer, et je sais, depuis plusieurs jours déjà, qu’une mauvaise femme, qu’on dit sa mère, vous a enlevé cette pauvre petite.

D’un geste suppliant, M. du Longpré voulut interrompre la jeune fille.

— Laissez-moi continuer, reprit-elle. Oui, je sais tout cela ; mais ce que mon cœur me dit encore,