Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/294

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jure que je t’abandonne, et cette fois, tout à fait.

— Dites, je vous donne ma parole de suivre vos conseils.

— Alors, sans avoir l’air de trop surveiller Gabrielle, prends garde à elle ; interroge-la à propos de sa fille, sans toutefois pousser les choses trop loin ; exige, autant que possible, qu’elle fixe le jour de votre départ, et viens me trouver, rue du Cirque, demain à midi. Surtout, ne sois pas faible et lâche une fois de plus, et ne te donne pas en spectacle. Moi, je me sauve. À demain.

Le commandant avait prononcé ces derniers mots en riant, car il venait d’apercevoir mademoiselle Berthier qui se dirigeait de son côté, et il tenait à lui faire prendre le change à l’égard de son entretien avec son amant.

Puis il serra la main du peintre et s’esquiva, pour fuir les questions de la jeune femme.

Lorsque celle-ci arriva près de Richard, il était seul et avait réussi, par hasard, à mettre un tel masque d’indifférence sur sa physionomie qu’elle ne supposa rien qui fût de nature à l’alarmer.

— Que te racontait donc Martry si gaiement ? lui demanda-t-elle.

— Oh ! pas grand’chose de fort intéressant, répondit l’artiste ; le commandant, qui, tu le sais, a