Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/296

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était préférable que sa fille ne restât pas à l’hôtel, surtout pendant une nuit de bal, et j’ai reconduit mademoiselle chez madame Brétigny.

Malgré l’assurance avec laquelle l’institutrice avait récité cette leçon que lui avait faite mademoiselle Berthier, M. Berney comprit qu’elle mentait et qu’il devait y avoir un tout autre motif à la disparition de l’enfant. Mais, comme il ne lui convenait pas de discuter avec miss Brown, il affecta d’être convaincu et se contenta de répondre :

— En effet, ce n’est pas ici la place de Jeanne ; madame a eu raison de la renvoyer à sa pension ; cependant elle aurait dû me prévenir.

Et sans prolonger sa visite, il descendit en courant. Seulement, au lieu de rentrer dans les salons, il prit à la hâte son chapeau, sortit furtivement de l’hôtel, et, sautant dans une des voitures qui stationnaient devant la maison, il ordonna au cocher de le conduire avenue d’Eylau.

Arrivé à l’institution de madame Brétigny, il sonna. On tarda à venir, puis enfin une domestique ouvrit.

— Mademoiselle Berthier est-elle rentrée ce soir à la pension ? demanda-t-il à cette femme.

— La petite Jeanne ? fit la domestique toute surprise.