— Où est l’enfant ?
— M. de Martry m’avait déjà fait observer plusieurs fois qu’il était plus convenable que ma fille restât confiée aux soins de madame Brétigny, je n’avais pas voulu me rendre à ses conseils ; mais, ce soir, il est revenu avec tant d’insistance sur le même sujet qu’il m’a convaincue. J’ai fait alors reconduire immédiatement Jeanne à sa pension.
—Tu mens ! j’arrive de l’avenue d’Eylau ; ta fille n’est pas plus chez madame Brétigny que près de miss Brown.
Gabrielle, qui n’avait pu s’empêcher de bondir sous le démenti du peintre, parvint rapidement à se dominer.
— Ah ! tu sais cela, lui dit-elle ; eh bien, soit ! je vais te donner tout de suite l’explication que j’avais remise à demain. Le père de Jeanne est arrivé à Paris ; il me menaçait de bruit, de scandale ; Martry m’en a fait part, et, pour en finir avec lui, pour éviter ses démarches, ses visites, j’ai préféré lui remettre son enfant.
— Ainsi, tu as abandonné ta fille ?
— Je ne l’abandonne pas ! Aurais-tu préféré que son père vint la chercher ici et s’y rencontrât avec toi ?
— Et ce père, qui est-ce ? Peut-être cet étranger,