Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/300

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ce M. du Longpré que le commandant t’a présenté ce soir.

— Tu es fou ! Il était d’autant plus nécessaire que la situation de Jeanne fût régularisée que nous allons partir et que son père qui connaît, je ne sais comment, mes projets de voyage, ne nous eût pas laissé un moment de repos. Ne te monte donc pas autant la tête pour une chose si naturelle et qui devait arriver fatalement un jour, mais fais tranquillement ta malle !

— Moi !

— Oui, toi ! Je ne veux pas descendre à Nice dans un hôtel. Or, pendant que je terminerai ici mes préparatifs, il faut que tu ailles nous découvrir quelque jolie villa sur la côte. Tu trouves encore cela extraordinaire ?

— Si extraordinaire que je ne te crois pas ! Tu mens, tu mens encore, mais je ne serai pas ton jouet une fois de plus !

En prononçant ces mots, Richard, qui n’était plus maître de sa colère, bondit vers la cheminée et y saisit un petit poignard dont mademoiselle Berthier se servait pour ouvrir ses lettres.

Gabrielle le suivait du regard, mais sans faire un mouvement pour se défendre.

Elle avait fini de se décoiffer, ses longs cheveux