Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/306

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Au moment où sa voiture quittait la gare de Lyon, mademoiselle Berthier entendit le sifflet du départ ; elle ne put alors s’empêcher de sourire en disant :

— Enfin ! me voici maîtresse de la place. Lorsqu’il reviendra, Gabrielle Berthier aura disparu, et madame de Longpré sera loin.

Une heure plus tard, à l’heure où la jeune femme rêvait orgueilleusement à la position brillante qui l’attendait et qu’elle avait conquise par sa seule volonté, Richard descendait à Melun, on se figure aisément dans quelles dispositions d’esprit.

Le lendemain matin, militairement exact, M. de Martry arriva par le premier train. Par un mot, il avait averti M. du Longpré de son absence pour quelques heures, en le priant de n’avoir aucune communication avec mademoiselle Berthier avant son retour.

M. Berney attendait le commandant à la gare.

Le successeur de l’infidèle notaire Daubray était Me Cormier, officier ministériel des plus honorables et fort habile, qui avait eu le plus grand mal à rétablir l’ordre dans l’étude de son prédécesseur.

M. de Martry et Richard se rendirent immédiatement chez lui ; mais, lorsqu’ils eurent expliqué