Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/33

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luttent victorieusement contre ce double phénomène physiologique et psychologique, c’est pour en être bientôt plus complètement la proie. On comprend que la fable ait fait sortir Vénus du sein de l’onde, car la mer est la grande dominatrice ; rien ne lui résiste. Elle n’a de pitié que pour les vieillards et les enfants. À ceux-ci elle donne la force ; aux autres elle la conserve. Mais pour les femmes, elle est sans merci. Son combat contre elles est sans trêve. Sa haine est comme une haine jalouse, une haine de rivale implacable.

La femme lymphatique, aux sens ignorés ; la jeune fille chaste et pure, elle les berce dans des rêves sans fin, des amours idéales, des passions divines, des exaltations saintes. La femme dans l’acception plus complète, plus charnelle du mot, elle la nourrit de ses effluves excitantes, précipite les battements de son cœur et la circulation du sang dans ses veines. Elle lui fait des nuits sans sommeil et l’enflamme de désirs irrésistibles, pour la jeter brusquement, par un coup de lame vengeresse, si elle n’est pas toujours sur la défensive, sinon dans les bras de l’homme qui la désire moins peut-être qu’il ne la veut, du moins vers le cœur qui semble répondre au sien.

Pour retarder d’autant la conversion de Made-