Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il sauta à terre et offrit la main à la jeune fille, pour l’aider à débarquer.

La physionomie de mademoiselle Berthier était plus grave que d’ordinaire. On eût dit qu’elle avait lu sur le visage du créole tout le trouble de son esprit, et qu’elle pressentait qu’il allait se passer entre elle et lui quelque scène décisive.

Toutefois, elle accepta son bras, et, se mêlant tous deux à leurs compagnons d’excursion, ils franchirent le pont-levis pour gagner le long sentier creusé dans le roc qui conduit à la ville.

Rien de plus triste que cette route conquise sur la montagne et que dominent des rochers à pic. On ne serait pas surpris de lire au-dessus de la porte qui ouvre ce chemin le : Au delà, plus d’espérance de l’Enfer de Dante.

Mais l’aspect devient bientôt moins lugubre. Lorsqu’on arrive sur la place du Gouvernement, la ville apparaît au contraire coquette et riante, avec ses maisons peintes et d’une irréprochable propreté.

La petite troupe venait de dépasser le jardin du Gouvernement et allait entrer dans la petite rue de James Town, lorsqu’elle s’arrêta pour prêter l’oreille à la discussion qu’avaient ensemble sir Georges et Robertson.