Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/49

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tance qu’ils avaient parcourue que grâce aux courbes nombreuses que décrivait le chemin.

Paul avait compté sur cet isolement, car il savait que sir Georges Fitzgerald ne le rejoindrait pas. L’officier anglais s’était galamment chargé de veiller sur deux jeunes filles qui faisaient à cheval, elles aussi, l’excursion de Longwood.

Mais ce n’était pas le tout pour le jeune homme d’être seul avec celle qu’il aimait, il fallait maintenant qu’il lui avouât cet amour, ainsi qu’il se l’était juré. Or il ne savait comment prier Gabrielle de l’entendre.

Ils avaient dépassé Hut’s gate, petite maison où le général Bertrand demeura pendant plusieurs mois, en attendant qu’on lui eût préparé une habitation auprès de Longwood, et ils arrivaient le long du terrible précipice que les Anglais ont nommé Devil’s Punch Bowl, le bol de punch du diable.

À la vue de cette excavation naturelle de plus de mille pieds de profondeur et d’une égale circonférence au moins, excavation aux flancs nus et déchirés qui semble le cratère d’un volcan éteint, mademoiselle Berthier arrêta brusquement son cheval pour admirer cette image du chaos.

— N’est-ce pas que cela est beau dans son hor-