Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reur ? dit-elle à Paul, en se tournant gracieusement de son côté.

Elle s’aperçut alors que son cavalier était d’une étrange pâleur, et ajouta :

— Qu’avez-vous donc ?

Comprenant que le moment décisif était venu, M. du Longpré tremblait.

À la voix de la jeune fille, il se remit promptement et, s’approchant d’elle, lui répondit :

— Ce que j’ai, mademoiselle, c’est que l’heure a sonné pour moi de jouer ma vie sur un seul mot de vous ; c’est que je me suis juré de ne pas retourner à bord de l’Espérance avant de vous avoir fait un aveu.

— Un aveu ! fit Gabrielle en feignant une surprise plus grande qu’elle ne l’éprouvait peut-être. Lequel ?

— Celui de ma respectueuse admiration et de mon amour.

— Monsieur du Longpré !

— Ah ! pardonnez-moi, mais je souffre trop, depuis quelques jours surtout, depuis que vous me fuyez, que vous ne m’accordez plus cette confiance que vous me témoigniez et dont j’étais si fier.

— J’ai toujours la même confiance en vous.

— Pourquoi vous éloignez-vous de moi, à bord ?