Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/55

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Nos promeneurs allaient s’éloigner lorsque sir Georges aperçut Robertson qui détachait à l’aide de son couteau une énorme branche de l’un des arbres.

— Je vous y prends, mon révérend, lui dit l’officier. Comment se fait-il que, détestant l’Empereur, vous vouliez emporter un souvenir de sa tombe ?

Surpris en flagrant délit d’une action qui n’était plus qu’un simple larcin, puisqu’elle n’avait pour mobile que l’avidité du collectionneur et non le respect pour le mort, Robertson répondit d’un ton piqué à son interlocuteur :

— Je vous ferai observer, sir Georges, que je n’ai aucune vénération pour Bouddha, et que je n’en rapporte pas moins, de sa pagode de Tritchinapaly, des fragments précieux pour un archéologue.

— C’est vrai ! riposta le gentleman, je vous ai même déjà gagné deux ou trois de ces fragments-là !

Puis il ajouta en aparté en s’éloignant :

— Comme je vous gagnerai encore, clergyman défroqué, cette branche de cyprès que vous êtes indigne de posséder.

Quelques instants après, la petite caravane sor-