Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/8

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quelles qu’aient été les raisons qui avaient dicté à M. Morin ses dernières volontés, elles n’existaient pas moins, nettes et indiscutables. Il n’y avait donc, de la part de sa famille, qu’à s’y soumettre, et de la part de l’exécuteur testamentaire, qu’à les faire respecter.

Me Duchemin s’était empressé d’agir dans ce but. Il avait écrit à un de ses collègues de Paris pour le charger de retrouver madame Berthier et de lui remettre, en compte sur la succession de son frère, une somme de vingt mille francs, afin qu’elle pût se rendre à Bourbon, dans le cas où elle le jugerait nécessaire.

Le notaire de Paris, qui n’avait pas perdu un instant, avait facilement découvert l’héritière, et sept mois après l’ouverture du testament de M. Morin, le courrier de France était venu apprendre à Me Duchemin que ses instructions avaient été strictement suivies et que madame Berthier était en route avec sa fille pour la colonie.

La sœur et la nièce de M. Morin avaient pris passage sur le Rainbow, bâtiment anglais qui allait aux Indes et relâchait à Bourbon.

Or, le Rainbow avait mouillé sur rade la veille au soir, et madame Berthier, qui s’était empressée de débarquer, avait annoncé, de l’hôtel Joinville où