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La jeune fille avait dit ces mots avec une telle fermeté que madame Berthier n’entama pas davantage le sujet qu’elle voulait aborder, sujet dont nos lecteurs seront bientôt instruits, et qu’elle ne songea plus qu’au bonheur de se retrouver en France après cette absence de six mois si cruellement accidentée.

Vers sept heures, Paul vint chercher mesdames Berthier et les conduisit dîner à l’hôtel Frascati, où il était descendu.

On était alors à la fin du mois d’avril ; l’établissement, si fréquenté pendant la belle saison, était à peu près désert. Le repas des trois voyageurs fut triste, presque silencieux, malgré les efforts de madame Berthier, dont l’esprit léger s’accommodait peu de toute chose sérieuse.

Elle ne comprenait pas d’ailleurs qu’après ce que lui avait dit sa fille, les deux amoureux restassent aussi lugubres, et ce fut elle qui donna le signal du départ. Seulement, en mère complaisante, elle sut prendre, pour s’envelopper dans son manteau, plus de temps qu’il n’en fut nécessaire à Gabrielle et à Paul pour se dire un dernier adieu.

Le lendemain matin, M. du Longpré monta en chemin de fer. Il s’était fait précéder à Paris par une dépêche.