Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/87

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Son âme loyale ne lui permettait pas de se repentir d’avoir répondu à l’appel du frère de son père, mais il s’inquiétait d’arriver auprès de ce parent avec un secret à lui taire.

Son cœur tout entier retournait alors vers Gabrielle, et il s’en voulait d’avoir cédé à ses prières, de ne pas être venu à Paris avec elle, de la cacher pour ainsi dire. Il lui semblait que c’était là une chose indigne d’elle et de lui.

M. du Longpré ne fut distrait de ces pensées pénibles qu’au moment de son arrivée à Paris, ce grand inconnu où il allait pénétrer pour la première fois.

Habitué à la végétation luxuriante des tropiques, à la richesse des villas de Bourbon, les lilas en fleur et les jolies maisons de campagne qui annoncent la grande ville arrêtèrent peu ses regards ; mais lorsqu’il eut dépassé l’enceinte fortifiée, il ne put maîtriser son étonnement à la vue des immenses constructions qui défilaient devant lui comme des fantômes géants.

Puis la locomotive ralentit sa marche et entra enfin dans la gare de la rue d’Amsterdam. Paul descendit sur le quai et suivit la masse des voyageurs dans la salle d’attente.

Il y était à peine depuis un instant lorsqu’un