Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/92

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guère moins vif que celui de son père, lorsque le créole apparut ; mais elle était trop jeune pour ne pas s’y accoutumer bien vite. Quand la voiture s’arrêta devant l’hôtel de la rue de Flandre, la glace était tout à fait rompue ; il semblait à la jolie enfant qu’elle connaissait son cousin depuis des années entières.

Très-fière d’être Parisienne, elle lui avait déjà promis de lui faire voir toutes les merveilles de la grande ville, celles du moins qu’elle connaissait : les boulevards, le Pré-Catelan, le bois de Boulogne, le Cirque, Robert-Houdin !

Pendant cette course de près d’une demi-heure, M. Armand du Longpré n’avait pu placer dix mots. Blanche avait tout simplement accaparé le nouveau venu.

Quant à Paul, profondément touché de cet accueil qui lui rendait subitement les tendresses dont il était privé depuis si longtemps, il oublia momentanément Gabrielle, au milieu de cette sainte et douce atmosphère de famille, et naïvement, franchement, comme elles lui étaient offertes, il accepta toutes ces joies, toute cette affection, toutes ces espérances.

Blanche voulut introduire elle-même le nouveau débarqué dans son appartement, et peu