Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/160

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sait à ce qu’elle fît en chemin de fer si court voyage que ce fût, et elle en était réduite à ne plus voir sa mère que de loin, au Bois, lorsque leurs voitures se croisaient.

C’était là, pour la jeune femme, une privation si pénible qu’elle en fit part à Guerrard, puis ajouta :

— Je vais être bien seule lorsque le grand moment sera venu. Pas une femme, pas une amie auprès de moi ! Je ne suis guère liée qu’avec la princesse d’Andalt, qui est trop âgée pour m’être d’aucun secours, et avec la baronne de Travène, pour laquelle j’ai peu de sympathie. Jamais le duc ne permettra ni à ma mère ni même à ma tante de venir ici. Cet isolement où je serai m’effraie un peu par avance. S’il allait m’arriver malheur !

-Oh ! n’ayez pas de semblables idées, interrompit Paul, très vivement ému. Vous êtes jeune, forte et votre santé est excellente tout se passera donc fort bien. Cependant je comprends votre préoccupation et je voudrais trouver le moyen d’y porter remède. Je crois qu’il serait imprudent de demander à votre mari d’autoriser la présence chez vous de celles dont vous parlez. Ce serait le mettre dans un grand embarras et, comme vous, je craindrais qu’il ne vous répondit par un refus. Néanmoins, voulez-vous que je sonde le terrain ?

— Je ne sais, j’hésite. S’il vous dit non, il vous en voudra de votre démarche, ainsi qu’à moi-même, car il supposera forcement que je vous ai prié de la faire… D’un autre côté, être seule, toute seule !

— Mais il y a quelque chose de beaucoup plus simple à lui proposer.