Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/17

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animal, des cartons de diverses couleurs, quelques traités de chimie et des reproductions photographiques d’une netteté médiocre, car cet art naissait à peine, de nature néanmoins à aider un artiste dans ses travaux de copie.

— Diable ! cher monsieur Morin, dit M. Roblot à son compagnon, qui n’était autre qu’un inspecteur de la Sûreté, diable ! est-ce que notre homme ne serait vraiment ici que le graveur de vos premiers éditeurs parisiens !

— Oh ! répondit le policier, nos renseignements sont exacts. Nous n’avons pas encore tout vu. La maison ne se compose pas que de cette pièce. Mais, permettez d’abord !

Il prit sur la table de travail une règle qu’il plaça verticalement dans l’un des placards, sous le dernier rayon ; puis lorsqu’il eut mesuré, à l’intérieur, la profondeur au-dessous de la plinthe, il reporta la règle à l’extérieur, et reconnut ainsi que le fond de l’armoire n’était pas de niveau avec le parquet de la chambre.

Il s’en manquait de cinquante centimètres, et le son que rendait la paroi inférieure indiquait le vide.

— Sapristi ! murmura-t-il, que d’espace perdu ! Il y a peut-être quelque chose là-dessous.

Alors il se fit donner par Rose une bougie allumée, s’agenouilla et disparut à moitié, la tête la première, dans le bas du placard.

Deux minutes après, M. Roblot entendit comme un bruit de charnière et M. Morin reparut, en s’écriant gaiement :

— Je l’avais bien deviné, c’est là qu’est le pot aux roses !