Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/19

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Le commissaire central répondit d’un mouvement de tête affirmatif.

Pendant ce temps-là, M. Morin poursuivait ses perquisitions.

Après avoir enlevé du premier placard tous les objets qu’il renfermait, il s’était livré à la même opération dans la seconde des armoires, où il existait également un double fond, et il ne manquait plus rien aux pièces de conviction, qui démontraient surabondamment l’industrie à laquelle Mourel devait sa fortune si rapide.

L’habile policier avait même découvert dans un vase des résidus de la pâte avec laquelle le falsificateur fabriquait son papier et, sous une grande enveloppe, une cinquantaine de billets gravés seulement a l’eau-forte, ceux-là moins bien réussis que les autres et que Jean, en homme prudent, s’était gardé de mettre en circulation.

Une des plus intéressantes de ces trouvailles était une grande plaque d’acier très doux, planée, toute prête à être employée.

Elle était soigneusement enveloppée dans un morceau de soie avec des calques merveilleusement fidèles d’un billet de mille francs.

Enhardi par son succès, Mourel se préparait à devenir riche plus vite encore.

Car, à cette époque, c’était ainsi que procédaient les faussaires. Ils n’avaient pas à leur disposition toutes les ressources de la photographie qui devait, quelques années plus tard, les rendre si dangereux et donner à la Banque de France l’idée de teinter ses billets en bleu, couleur réfractaire ainsi que le