Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/208

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Guyane, conformément à la nouvelle loi sur les pénitenciers coloniaux ; et, à cette occasion, ainsi que cela lui était d’ailleurs arrivé déjà plusieurs fois, depuis qu’elle n’avait plus à lutter contre les difficultés matérielles de la vie, elle avait fait remettre, sous un nom supposé, au commissaire général de la marine, directeur du bagne, une somme relativement importante, destinée à celui qu’il lui coûtait de savoir privé de tout pendant qu’elle vivait dans le luxe et les plaisirs, quelles que fussent, pour elle, les conséquences de son crime.

Ce devoir rempli, elle avait pris plus que jamais à tâche d’effacer de son souvenir cet horrible passé, qu’il lui fallait maintenant interroger de nouveau.

Du reste, rien ne lui fut plus facile que d’obtenir les premiers renseignements qu’elle fit demander discrètement, tout à la fois au ministère de la marine et à la direction des établissements pénitentiaires.

La note qui les lui apporta était ainsi rédigée :

« Le nommé Jean Mourel, condamné à vingt ans de travaux forcés en 1849 par la cour d’assises de la Marne, est bien arrivé à la Guyane en 1855, mais après avoir séjourné successivement sur plusieurs points de la colonie, objet de faveurs spéciales, car sa conduite avait toujours été excellente, il s’est évadé en 1858 et on ignore ce qu’il est devenu.

« De fréquentes évasions ayant eu lieu à la même époque, les unes par l’intérieur des terres, les autres par mer, et les archives de l’un des pénitenciers ayant été détruites dans un incendie, on n’est pas certain de la voie prise par ce Mourel. On ne sait pas