Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/260

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rades des maisons de Champagne, presque tous têtes rondes, tu t’en souviens !

« C’est toujours ça ! On ne sait jamais ce qui peut arriver. Je puis être forcé un jour de vivre, comme toi, loin de mon ingrate patrie !

« Aussitôt ici j’ai écrit à Cayenne, et c’est parce que je ne recevais pas ta réponse, — ce que je m’explique maintenant, tu avais filé, — que j’ai eu l’idée de réclamer au bureau restant, à Reims, ta correspondance.

« C’est comme ça que j’ai fini par avoir ta bonne lettre de Georges-Town.

« Alors te voilà libre ; tu l’as été en même temps que moi. Que vas-tu faire, puisque tu ne peux revenir en France que dans dix ans ?

« Et Mme  Mourel, s’est-elle décidée à t’écrire ou à te rejoindre ? Non, car tu m’en parlerais. Quel malheur que je ne puisse aller à Paris ; comme je saurais bien l’y découvrir, si elle y est toujours !

« Quant à la tante d’Asnières, elle est morte, mais elle m’a déshérité à cause de ma condamnation. Je n’ai jamais eu de chance !

« Allons, mon brave Jean, master William Dickson, à bientôt, et une bonne poignée de main de ton » toujours dévoué,

« Charles Durest. »

« P. S. — La tante Ronsart a disparu de Reims, elle aussi. Est-ce qu’elle ne serait pas allée retrouver ta femme à Paris ?

« Voilà peut-être la vraie piste à suivre, si toutefois tu n’oublies pas Rose, ce qui serait encore le mieux