Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/302

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bre qui était la sienne à la villa et où il avait des vêtements et du linge, puisqu’il passait souvent plusieurs jours de suite à la campagne, il se hâta de faire disparaître les petites taches de sang qui se trouvaient sur les poignets de sa chemise, et, cette précaution prise, il se mit froidement en face de la situation qu’il avait acceptée dans le drame de la rue de Prony.

Cette situation, il ne se le dissimulait pas, était pleine de périls, car il n’était pas aussi persuadé qu’il avait voulu le paraître devant Geneviève que la police, conduite par l’identité de Mourel, qu’elle découvrirait peut-être aisément, n’arriverait pas à sa femme et, conséquemment, n’admettrait que bien difficilement qu’elle était étrangère à sa mort ou tout au moins qu’elle l’ait ignorée.

Il était toujours décidé à jouer, si cela devenait nécessaire, le rôle qu’il s’était distribué lui-même dans cette terrible aventure, mais s’il acceptait par avance de passer aux yeux de tout Paris pour l’amant de la Frémerol, il ne voulait pas, cela à aucun prix, que Claude le crût un seul instant.

Il n’espérait certes rien de son amour pour la duchesse ; il s’était juré de ne pas le lui avouer ; il comprenait donc bien qu’elle ne serait jamais à lui mais il se refusait néanmoins à perdre son estime, sa confiance, à laisser élever entre eux une barrière infranchissable.

Il était par conséquent résolu, si les circonstances l’exigeaient, à dire à la jeune femme tout ce qu’il serait indispensable qu’elle connût pour ne pas cesser de voir en lui son ami le plus sincère et le plus dévoué.

Ce qui, pour l’heure, était surtout urgent, c’était