Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les écarts de ce mari indigne, puisque ces écarts l’éloignaient de sa femme, à qui sa protection deviendrait chaque jour plus nécessaire.

C’est en proie à toutes ces pensées troublantes que le docteur retourna le soir même à Verneuil.

Mme  Frémerol avait tenu sa promesse ; elle avait fait à tous si bon visage que personne n’avait pu attribuer un seul instant à une autre cause qu’à une indisposition passagère la fatigue de ses traits.

Dès qu’il fut seul avec Geneviève, Guerrard parvint à la rassurer tout à fait, en lui racontant ce qui se disait à Paris sur l’événement qui les préoccupait à si juste titre.

— Ah ! que Dieu vous entende et nous protège, répondit l’infortunée, car, comme si la fatalité me poursuivait, voici M. de Blangy-Portal qui revient. Claude sera forcée de rentrer chez elle. Je vais être seule et ne sais quand je reverrai ma fille. Vous le pensez bien, je n’oserai jamais retourner rue de Prony. J’y mourrais de peur !

— Restez ici. À cette saison, cela semblera tout naturel. Quant à Robert, il est probable qu’il ne passera que peu de jours à Paris. Il avait l’intention d’aller pendant quelques semaines à Trouville.

— Il emmènera sa femme et Thérèse ?

— Peut-être.

— Qui vous fait supposer le contraire ?

— Oh ! rien !

Guerrard avait répondu cela avec le ton d’un homme qui regrettait si visiblement l’opinion qu’il venait d’émettre, que Mme  Frémerol reprit aussitôt :

— Tenez, j’ai le pressentiment que quelque chagrin