Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/316

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m’est encore réservé du côté de ma chère enfant. Cette absence si longue de son mari, qui n’a pas plus besoin que vous de suivre un traitement thermal, cette liberté qu’il a laissée tout à coup à Claude, cette sorte d’indifférence qu’il apporte maintenant à la fréquence de mes rapports avec elle, tout cela m’inquiète. M. de Blangy-Portal est-il pour sa femme le mari qu’il devait être ? Répondez-moi franchement. Une déception à cet égard me serait certes fort pénible, mais je préfère encore savoir toute la vérité.

— Mon Dieu ! ma chère amie, fit Paul, je vous avoue que Robert n’est pas tout à fait un époux modèle, en ce sens qu’il n’est pas devenu, ainsi que j’avais espéré que cela serait, un homme d’intérieur. Il est toujours un peu le clubman d’autrefois, mais de là à motiver les craintes que vous avez, il y a loin, et je ne crois pas qu’il y ait jusqu’ici de graves reproches à lui faire.

— Vous ne me dites pas tout.

— Je vous dis ce que je sais. Mes occupations nouvelles m’éloignent du monde où je vivais jadis et je ne suis plus le confident de M. de Blangy-Portal. Il m’écrit de loin en loin, et toujours quelques lignes seulement. Quoi qu’il en soit, je saurai bien vite ses projets, car je le verrai aussitôt son retour. En attendant, ne perdons pas la tête, et quelque événement qui se produise, comptez absolument sur moi. Surtout du calme, de la patience et du courage !

— Je ferai tout mon possible. Est-ce que vous retournez ce soir à Paris ?

— Non, cela semblerait étrange à Mme  la duchesse.

— Dites-donc, Claude !