Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/321

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repas, mais comme on ignore où il avait dîné ce jour-là, cette constatation ne conduit pas, ainsi qu’elle y sert souvent, à préciser l’heure de son décès.

« L’état de rigidité du cadavre, au moment où il a été découvert, permet seulement d’affirmer que l’assassiné est mort vers minuit.

« On s’explique donc difficilement que personne, dans le quartier, n’ait entendu ni bruit de rixe, ni détonation d’arme à feu, d’autant plus que la balle extraite du cerveau de la victime est sortie d’un pistolet d’un assez fort calibre. »

Après avoir lu ces mêmes détails dans plusieurs journaux, Guerrard fut convaincu qu’il ne s’était pas trompé en supposant que l’ancien complice de Jean Mourel avait joué un rôle dans le dénouement du drame.

C’était bien Durest, pensait le docteur ; il était facile de le reconnaître, au portrait qu’en faisait le garçon du buffet de Mantes, dans le personnage qui accompagnait le mari de Geneviève à Verneuil.

S’il portait des lunettes bleues, c’était probablement pour dissimuler son strabisme. Il était donc à peu près certain que c’était ce même personnage qui se trouvait avec lui au café de la place des Ternes. L’échappé de Cayenne n’était pas homme à prendre deux confidents.

La scène devenait facile à reconstituer.

Pendant que Mourel se rendait auprès de sa femme, l’ex-clerc d’huissier l’attendait sur le boulevard ; il avait vu rapporter son ami mort et il s’était alors empressé de le dépouiller, puis il avait ensuite poussé son cadavre dans la tranchée, pour qu’il ne fût aperçu