Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/341

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l’exemple de la baronne de Travène, je fais des mariages à commission.

— Oh ! pardon ! tu penses bien que ce n’était qu’une plaisanterie. Diable ! comme ton retour à la vie sérieuse t’a rendu susceptible ! Tu m’en veux, je le crains, d’être resté plus jeune que toi.

— Je ne t’en veux pas, mais je le regrette, tout en espérant que tu te décideras à vieillir le plus tôt possible… pour le bonheur et le repos de ceux qui t’entourent.

— Sacrebleu ! cher ami, je commence à croire que là-bas, à Verneuil, pendant que j’étais dans les Pyrénées…

— En train de suivre un traitement.

— En train de suivre un traitement, on ne faisait pas tous les jours mon éloge.

— Tu es dans l’erreur. Ta femme est un ange et n’a jamais dit un mot de nature à laisser croire qu’elle doutait de toi.

— Et Mme Frémerol ?

— Elle est peut-être moins aveugle, mais tu peux être certain que ce n’est pas elle qui ouvrira jamais les yeux à sa fille. Elle l’aime trop pour cela. De plus, si elle connaît quelques-unes de tes fredaines, elle a, comme moi, la conviction que tu en auras bientôt assez de la Morton et autres demoiselles du même genre. Ta recrudescence de passion pour sa rivale Pallas l’effraierait bien davantage.

— Mais je t’assure…

— Ne te défends pas. Je sais que tu as perdu à Luchon une somme supérieure encore à celle que la roulette ou plutôt tes tripots de Nice t’ont enlevée pendant ton voyage de noce.