Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/346

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La Morton ne pouvait manquer d’exiger de son amant qu’il se fit voir avec elle ; il arriverait donc fatalement, si Mme Frémerol allait a Trouville, qu’elle se trouverait un beau jour sur la plage ou au casino, face à face avec son gendre, ayant au bras une autre femme que la sienne, femme dont le premier venu lui dirait le nom et les qualités.

C’est cela que le docteur voulait épargner à tout prix à la malheureuse que la fatalité frappait si cruellement.

Néanmoins, comme il comprenait à quel point la solitude était dangereuse pour elle et quel calme elle trouverait en se rapprochant de ses enfants, il lui conseilla d’aller à Villerville.

Là, dans cette petite station tranquille, Claude pourrait venir la voir sans risquer de rencontrer son mari ou quelqu’un de son monde.

Mme Frémerol accueillit avec empressement cette combinaison, elle en fit part le jour même par lettre à sa fille, qui lui répondit aussitôt que rien ne pourrait lui causer une plus grande joie, et moins de quatre jours plus tard, elle était installée dans une petite villa : Brimborion, qui précisément était libre et se trouvait sur la route de Trouville à Honfleur, c’est-à-dire presque en dehors du village, à l’abri de la curiosité publique.

Il était convenu que lorsque Mme de Blangy-Portal devrait venir, elle préviendrait sa mère par dépêche et qu’elle trouverait alors, à la gare de Trouville, un coupé qui l’amènerait directement à Villerville.

Exécutées de cette façon, ces petites excursions ne donneraient jamais lieu à nul commentaire.