Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/397

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Geneviève l’interrompit pour lui dire :

— Il ne s’agit pas de Claude en ce moment, mais de moi. Vous n’avez donc pas lu le Petit Journal aujourd’hui ?

— Non. Qu’y a-t-il de nouveau ?

— Voyez vous-même.

Et tirant de dessous son vêtement le numéro du journal qu’elle avait emporté de Villerville, elle le tendit à Paul en disant :

— Voyez aux faits-divers : Le mystère du boulevard de Courcelles.

Puis elle se laissa tomber sur un siège, suivant d’un œil fiévreux l’effet que produisait sur le docteur la lecture du terrible article ; mais Guerrard, quelque impression pénible que lui causassent les révélations de la feuille parisienne, restait maître de lui et, quand il eut terminé, il dit à sa visiteuse, avec calme :

— Comment, cela vous émeut à ce point ! Nous devions cependant nous attendre un peu à quelque chose de ce genre-là. Le parquet, c’est probable, ne tardera pas à donner à Dickson son véritable nom, mais rien ne prouve qu’il ira plus loin. Il pensera, comme les journalistes, que l’échappé de Cayenne a été tué par quelque ancien compagnon de bagne ; c’est dans ce monde-là qu’il étendra ses recherches et, comme il ne trouvera rien, il abandonnera l’affaire.

— Mais quand la justice, observa la malheureuse, aura appris, à Reims, ou certainement elle portera ses investigations sur le passé de Mourel, qu’il était marié, elle voudra savoir ce qu’est devenue sa femme. Et quand elle aura découvert que Rose Lasseguet, épouse Mourel, est tout simplement Mme Frémerol, la