Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/482

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Enfin le duc revint d’assez bonne humeur, car s’il avait perdu dans les cercles de Nice, il s’était rattrapé et au delà à Monte-Carlo, et on le vit de nouveau, avec Léa et le baron de Groffen, dans les endroits où l’on s’amuse.

Seulement le gentilhomme prussien ne provoquait plus d’excursions aux environs de Paris. Il s’était pris de passion pour les questions chevalines ; il était abonné à toutes les feuilles spéciales qui traitaient de cette matière et souvent, le matin, dans le luxueux appartement qu’il occupait à l’hôtel Meurice, Robert le surprenait en train de traduire quelque long article sur l’élevage en France.

M. de Groffen voulait, disait-il, appliquer dans ses propriétés de Poméranie les procédés des grands éleveurs normands, et comme il travaillait beaucoup, mais écrivait assez mal, il avait pris un secrétaire qui faisait sous sa dictée de superbes copies de ses traductions, qu’il adressait aux revues d’outre-Rhin.

Tout cela était fort naturel, et Guerrard trouvait digne d’estime ce gentilhomme étranger qui, tout en restant un admirateur fidèle des femmes et des plaisirs de Paris, savait employer quelques-uns de ses loisirs à des choses utiles, quand il eut un jour chez Léa, grâce au baron lui-même, une surprise à laquelle il ne devait guère s’attendre.

Ce jour-là, si pénible qu’il lui fut toujours de passer devant l’hôtel de Mme Frémerol, qui lui rappelait une si terrible nuit et ses épouvantables conséquences, Paul était venu voir la Morton, comme il le faisait de temps en temps, non pour surveiller Robert, qui se cachait si peu, mais plutôt par un scrupule de vieille