Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/485

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rel, il ne se doutait pas du rôle qu’il avait joué dans ce tragique événement.

Mais, quoi qu’il en fut, que l’ex-clerc de Me Tellier fût venu à Paris dans un but déterminé ou qu’il n’y eût été conduit que par le hasard, ce hasard-là était un de ceux dont les hommes prudents doivent tout particulièrement se défier.

Il est vrai que Paul dut penser bientôt que ses craintes étaient exagérées, car au mois de juin, le lendemain du Grand Prix, Durest se rendit avec le baron de Groffen à Trouville, où M. de Blangy-Portal et Léa devaient les rejoindre sous peu de jours.

Informé de ce prochain départ de son ami, le docteur lui demanda un matin, de la part de Claude, s’il voulait l’autoriser à passer quelques semaines à Verneuil.

— Ma foi non, répondit sèchement le duc ; les oreilles me tinteraient trop ! Ce que Mme Ronsart et sa nièce, une fois réunies, diraient de moi ! Il me semble déjà les entendre !

— Tu es fou ! Un changement d’air n’est pas moins nécessaire à la mère qu’à la fillette. Depuis la mort de Mme Frémerol, la duchesse n’est sortie que pour aller au cimetière. Vis à ta guise, mais ne te rends pas ridicule ! Laisse ces mesquines vengeances aux petites gens !

Puis, avec un effort surhumain, il ajouta :

— De plus, tu es maladroit ! Que diable ! tu en finiras un jour ou l’autre avec ta maîtresse ! Ne t’aliènes donc pas complètement le cœur de ta femme !

— Tiens ! c’est vrai ! fit Robert avec fatuité ; on ne sait jamais ce qui peut arriver ! Eh bien ! que Claude