Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/491

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pour l’honneur de son nom. Si cette femme allait le rendre lâche !

— Ne craignez rien à cet égard. Robert est un fou, un égoïste, un viveur, mais il est d’une race de soldats, et d’ailleurs, de même que l’enfant le plus indiscipliné ne résiste jamais aux pleurs de sa mère, de même le Français le plus amolli par les plaisirs sait répondre au cri de la mère commune, la Patrie, lorsqu’elle verse des larmes de sang ! Comme tous, le duc de Blangy-Portal, j’en suis certain, se conduira vaillamment.

— Toujours bon, généreux, loyal ! Eh bien ! retournez à votre poste, vous aussi, mais revenez bientôt, car je ne prendrai aucune résolution, de séjour ici ou de départ, sans m’être entendue avec vous.

Et offrant son front à Guerrard, qui l’embrassa longuement, mais en frère, en ami, elle lui dit adieu et le laissa partir.

Quelques jours plus tard, malgré les héroïques efforts que l’on connaît et au milieu des inutiles et sauvages cruautés des Allemands à Bazeilles, l’armée de Sedan succombait. 60.000 hommes se rendaient à 220.000.

Toujours la supériorité du nombre ! Toujours et partout un contre quatre !

Soixante-douze heures après, l’Empire s’écroulait, la République était proclamée et, le 10 septembre, l’ennemi marchait sur Paris.

L’investissement pouvait être rapide ; il était possible que les communications avec la province fussent brusquement interrompues.

Dans la crainte que cela n’arrivât du jour au lende-