Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/492

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lende-, Paul résolut d’aller encore une fois à Verneuil. Il en avisa le duc, qui lui remit une lettre pour sa femme, lettre dans laquelle il lui recommandait tout simplement de suivre les conseils de leur ami et il passa chez Me Duhamel pour y prendre les 150.000 fr. de Mme Frémerol, qu’il lui avait confiés ; puis il monta dans le train de Mantes.

La route lui parut d’autant plus interminable que, sur tout son parcours, il put juger de la terreur que répandait dans les campagnes l’approche des armées ennemies. Enfin il arriva à Verneuil.

Au moment où il franchissait la grille de la villa, Claude était sur le perron. Elle courut à sa rencontre et lui demanda :

— Quelles nouvelles ?

— Mauvaises, répondit le docteur, en entraînant la jeune femme sous une tente dressée dans le jardin.

Là, il lui remit la lettre de Robert.

La duchesse la lut rapidement et, avec un sourire affectueux à son visiteur :

— Est ce que, pour suivre vos conseils, j’ai besoin d’y être invitée par personne ! Que dois-je faire ?

— Quoique l’on puisse croire que le roi Guillaume ait dit la vérité, en affirmant qu’il faisait la guerre à l’Empire et non à la France, ce qui permet de supposer que nous touchons à la fin des hostilités, puisque l’Empire n’existe plus, il serait peut-être sage de vous réfugier en Normandie. Vous y attendriez les événements et agiriez en conséquence. Et comme il pourrait arriver que votre exil se prolongeât plus longtemps même que nous ne devons le craindre, voici cent cinquante mille francs que Me Duhamel m’a