Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/499

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secrétaire ! Oh ! il faut que j’approfondisse ce mystère. Qui sait ce que cette femme et celui qu’elle a recueilli dans son hôtel font encore à Paris ?

Ces réflexions avaient conduit Guerrard jusqu’à l’avenue Joséphine, quand il reconnut tout à coup, à l’angle de cette avenue et de la rue de Chaillot, devant la légation des États-Unis, le coupé de la Morton.

Alors, arrêtant au passage un fiacre, il s’y blottit, ordonna au cocher de se ranger le long du trottoir, quelques portes plus loin, et attendit.

Cinq minutes s’étaient à peine écoulées lorsqu’il vit paraître Léa. Tout en regagnant son coupé, elle glissait dans son corsage un pli d’une certaine dimension. Puis elle prit place dans sa voiture, qui remonta dans la direction de l’arc de triomphe.

Paul sans doute s’était mis en faction avec une idée bien arrêtée, car il sauta immédiatement à terre, entra à la légation américaine et fit passer sa carte au secrétaire de M. Washburne, le colonel Hoffmann, qu’il connaissait un peu pour l’avoir vu dans le monde.

M. Hoffmann le reçut aussitôt et lui demanda en quoi il pouvait lui être agréable.

— En me donnant un simple renseignement, mon colonel, répondit le docteur. Voici ce dont il s’agit. Une dame de mes amies, votre compatriote, que le siège commence à effrayer, désire quitter Paris avec son domestique, un étranger également, et elle m’a chargé de m’informer auprès de vous de quels papiers elle doit se munir pour obtenir un sauf-conduit.

— Rien n’est plus simple : un passeport, un bail, une preuve d’identité quelconque délivrée par le commissaire de police du quartier ou habite votre