Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/68

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— Cent dix-sept mille francs.

— Y compris la traite de trente mille francs qui échoit demain ?

— Non, ce n’est pas moi qui vous ai prêté cette somme.

— Bien vrai ?

— Je vous le jure.

— Par le Dieu d’Israël ?

— Je vous ferai observer respectueusement que le Dieu d’Israël et le Dieu des chrétiens est le même.

— Vous avez de l’esprit, monsieur Blumer.

— Monsieur le duc est bien bon !

— Je dois donc à vous… et à votre ami cent quarante-sept mille francs.

— C’est bien le compte.

— En ajoutant à cette somme mes autres dettes exigibles, j’arrive aisément à un chiffre de plus de deux cent cinquante mille francs, et je reconnais que je n’ai pas le premier sou pour faire face à ces paiements-là.J’ajouterai même que je ne puis aller plus longtemps avec le revenu de cinquante mille francs qui appartient à mon fils, car les intérêts des hypothèques dont est grevé cet hôtel me coûtent la moitié de cette somme.

-Vous voyez qu’un mariage s’impose.

— Je le crois. Donc, causons mariage. Tenez, un autre verre de fine champagne et un autre cigare.

Et après avoir rempli le verre de Blumer, M. de Blangy-Porta ! lui choisit un cigare, lui offrit du feu, puis, se renversant de nouveau dans son fauteuil, il reprit :

— Maintenant, je vous écoute, tout prêt à suivre